Un système de décisions au service des médias et des politiques

Décembre 2010, dans tous les médias il n’y en avait que pour 2012, les élections présidentielles. Avec force de sondages, les journalistes prenaient un intense plaisir à analyser la situation, les éventualités et invitaient pour en débattre de nombreux politiques. Nous n’étions qu’en 2010 mais 2011 n’existait déjà plus. Le grand saut à la recherche de sensationnel, nous sommes bien dans l’univers des médias.

Début 2011, en fait les journalistes n’avaient pas vu que cette année devait quand même exister, nous nous approchons des cantonales et là… c’est le retour, au moins 20 ans en arrière. Les mêmes argumentaires tendancieux et étriqués, les mêmes analyses et stratégies politique. Le Fond National est de retour, « La vague bleue marine », 25 ans avec le père et maintenant la fille mais nos journalistes n’ont pas évolué d’un pouce ! Navrant. Nous avons probablement les élites que l’on mérite… Chaque parlotte sous forme de débats ou d’interview, chaque simulacre de duel associant ou opposant journaliste et/ou politique s’apparentent, depuis près de 30 ans, à du temps perdu. Pourquoi ?

Cependant depuis peu, certaines voix commencent à se faire entendre, au-delà des clivages traditionnels, certains osent le langage de vérité. Est-ce l’émergence d’un nouveau marché politique ? (http://www.blogandregerin.fr/)

Un système de décisions hiérarchisé, ou comment il est important de parler du peu important :

Prenons la forme pyramidale avec en haut, le petit sommet correspondant aux choix, actes et décisions, ayant beaucoup d’importance en termes de conséquence, sur les couches du dessous. Plus l’on s’approche de la base de la pyramide, plus il s’agit de sujets, d’actions, de décisions, d’actes de très peu d’importances, résultat de toutes les couches supérieurs de la pyramide. Mais là, les micros sujets sont très nombreux, innombrables même, c’est bien sur, sur ces sujets que nos politiques et journalistes, se positionnent avec fougue et verbe, c’est leur fond de commerce.

Les véritables sujets déterminants du haut de la pyramide qu’il faudrait re-questionner, constituent le politiquement incorrecte, et sont à exclure absolument de la pensée unique, devenue quasiment pensée universelle donc porteuse de la vérité absolue !

Je vous propose pour illustrer le modèle de cette pyramide de décision, de prendre un exemple parlant, même si peu reluisant : chaque jour en France le sujet des rejets canins occupent plusieurs centaines de discussion et sont au cœur de nombreux débats, entre voisins, dans les syndics de copropriétés, dans les conseils de quartiers… Il faut régulièrement prendre des décisions à ce sujet. Ce type de décisions très fréquentes mais peu importantes se situe en bas de la pyramide. Imaginons que l’Etat décrète l’interdiction des chiens en ville, cette décision se situerait au milieu de la pyramide. Cela aurait pour effet de régler de très nombreux conflits à ce sujet, de très nombreuses décisions.

Autre illustration : pourquoi continuer à faire la guerre contre l’insécurité routière générant de très nombreuses victimes, ou à limiter l’usage de la voiture en centre ville, tout en continuant à valoriser l’objet « voiture », à construire des voitures toujours plus sophistiquées et flatter la puissance et l’image de l’acheteur de voitures toujours plus chères ?

Pourquoi faire des campagnes anti tabac et continuer à produire des cigarettes par l’Etat lui-même ?

Un exemple encore : prenons le débat toujours d’actualité mais pourtant déjà ancien sur la dépénalisation des drogues douces. Les spécialistes s’affrontent avec des arguments contradictoires et la situation ne fait que se complexifier, notamment dans les quartiers populaires entrant dans le champ de la Politique de la ville. Pour faire baisser la violence in errante aux trafics, l’officialisation de la libération de ce marché permettraient de clarifier les pratiques et mettre fin aux réseaux mafieux. Soit. Je décale l’analyse de la situation et renvoi dos à dos les spécialistes qui occupent les ondes… L’Etat peut-il remettre le droit et la justice dans ces nombreux territoires ? Si l’Etat prenait cette décision, que deviendraient les populations qui vivent de ces trafics ? Oui une organisation elle-même pyramidale occupe le terrain de ces quartiers, organisation permettant à un grand nombre de toucher sa part. Les enfants dès 8 à 10 ans participent à ces trafics en portant sur eux la matière illicite, contre une somme d’argent. Ceux de 13-18 ans peuvent rapporter à maison plus d’argent que le parent (taux de famille mono parental très élevé dans les quartiers fragiles), ce qui permet à la famille souvent privée d’emploi, de garder une place dans notre modèle de société basé sur la consommation des ménages. Ainsi prendre la décision au plus haut niveau de l’Etat (et de la pyramide décisionnelle) de faire respecter le droit en démantelant les réseaux, éviterait de passer beaucoup de temps sur le débat « dépénalisation ou pas » des drogues douces. Mais l’Etat n’ose prendre clairement cette décision car cela aurait comme conséquence de mettre gravement en péril la pseudo cohésion nationale. Et là on met le doigt sur la conséquence d’irresponsabilités de nos politiques qui ont rendu tout cela possible, leur incapacité à gérer proprement la situation, cela requestione notre politique d’immigration et celle de l’intégration, des sujets situés tout en haut de la pyramide, donc politiquement incorrecte.

En intervenant au sommet de la pyramide, on se positionne en amont des autres décisions plus subalternes. Il ne sert à rien de constater que la France s’appauvrit et ne peut plus maintenir ses services public, et de débattre service après service, disparition après disparition alors que la situation est parfaitement logique, dicté par des choix économiques majeurs, notre système globalisé de libre concurrence.